Dans une grotte, au fin fond de la forêt d'un royaume allié aux Pendragons, se trouvait une sorcière que ce royaume même traquait sans fin pour avoir sa tête. Néciphore se tenait en face de deux nobles, une petite fille dans les bras de la mère. « Votre fille a des aptitudes magiques, Cérésia. Elle les tient de son arrière grand-mère, la magie ne peut faire disparaître la magie de naissance. » La dite Cérésia baissa les yeux devant le regard interrogateur de son mari, elle n'aurait jamais voulu lui en parler. Sa grand-mère a toujours été une délurée, rejetée de sa famille et sorcière... Avant cela ne posait pas de problème, mais l'Ancienne magie fut bannie, tout le monde dans sa patrie oublièrent cette vielle dame pour le bien de leur lignée de nobles. « M..Mais si le roi l'apprend, ma petite fille va... » Elle éclata de sanglots, non elle ne pouvait se résigner de voir sa fille avec une corde autour du cou. Alors que Eudes le mari silencieux depuis le début de la conversation parla enfin. .« N'y as-t-il pas d'autre solution ? Le prix sera le vôtre. » La sorcière fit une grimace avant de s'exclamer. «L'argent ! Toujours de l'argent, voilà pourquoi le monde va si mal, vous n'avez que ce mot à la bouche. » Elle marqua une pause, puis commença à trifouiller les herbes et autres potions. « Bien. Je vais vous aider. » Les deux parents allèrent la remercier avant d'être coupés par la femme. « Mais ! », cria-t-elle. Puis reprit moins fort. « Mais. Elle devra venir régulièrement pour que je la forme à devenir ce qu'elle est. » Le couple se regardèrent, fallait-il qu'ils le fassent ? Voir leur fille devenir ce qu'ils ont toujours détestés ou la voir mourir sur la grande place ? Ils déglutirent et regardèrent leur ange dormir. « Nous acceptons... »

« Néciphore ? Vous êtes là ? »

Aélith âgée de maintenant dix-huit ans, venait comme dans ses habitudes entre deux pauses chez la sorcière qui lui avait tout appris. Mais vraisemblablement cette folle -ne voyez rien de bien méchant, elle l'adore, comme si s'était sa tante - ne se trouvait pas dans sa grotte (accessoirement une maison). La jeune fille soupira, après tout elle commençait à avoir l'habitude. Vagabondant entre les livres, elle vit une note sur un. Cela venait apparemment de Néciphore, lui disant que la brune devait lire les deux et qu'elle serait interrogée plus tard sur leur contenue. Ah. Heureusement que Aélith adorait lire tout ce qui s'apparentait à la magie et à l'Ancienne religion, mais elle aimerait bien passer plus souvent à la pratique. Mais depuis que l'apprentie sorcière avait demandé cette requête, la sorcière l'évite et lui donne de plus en plus de travail. Bon, autant faire ce qu'elle dit. [...] D'un geste fatigué, Aélith ferma le dernier livre. Elle grommela une formule, et les deux livres s'élevèrent dans les airs avant de se ranger dans une armoire. Elle se leva, mit sa cape-capuche et s'engouffra dans les bois. Lorsqu'elle arriva dans la vielle ville, elle arrangea ses cheveux et tapota sa robe, et oui être une noble c'est de partir du principe d'être toujours à son meilleur jour. Tout un coup, alors qu'elle se rapprochait de sa maison, une fumée s'éleva dans le ciel, celle-ci pointait en direction de sa demeure. Paniquant, elle atteignit l'endroit assez vite, et c'est avec soulagement qu'elle vit la maison intacte. Mais d'où venait donc la fumée ? De quatre en quatre , elle monta les immenses escaliers, petit à petit la fumée devenait de plus en plus épaisse. Elle entendit une voix puis deux, ses parents ? Non, ce ne pouvait être eux, ils étaient chez des amis nobles pour une quelconque affaire. Les cloches sonnèrent dans toute la ville, pendant que Aélith réussit à trouver l'origine des cris. Madeleine et sa fille, la gouvernante devait sans doute avoir déclenché le feu par accident. Celle-ci voyant leur maîtresse eurent un espoir, mais la voyant seule, leur visage reprit un air d'horreur. Non seulement elles allaient mourir mais en plus elles allaient causer la perte de leur maîtresse. Celle-ci, ignorant les cris de la femme lui disant de partir, elle se concentra sur le feu. Alors, c'était quoi déjà la formule ? Elle en essaya une, raté. Le feu redoubla. Et celle-ci ? Non, toujours pas. La jeune brune commença à paniquer. Maudite Néciphore qui lui avait rétorqué qu'elle n'avait pour l'instant pas besoin de pratique. La noble se mordit la lèvre inférieure, il lui restait qu'un seul sort dont elle s'en souvient. Une vague d'eau enveloppa le feu assez pou le stopper. Aélith leva la tête en direction de sa servante.« Vous allez bien Madeleine ? » Cependant celle-ci la regarda horrifiée, pourtant elle était au courant de ses pouvoirs. Alors pourquoi la regardait-elle ainsi ? Lorsque l'apprentie sorcière se retourna, elle vit les gardes venus en renfort. « Non... » Sans y réfléchir, Aélith commença à courir à travers les pièces de la maison. Non, il ne fallait pas qu'ils la rattrapent, elle n'avait pas envie de mourir, pas maintenant. Haletant, elle se colla contre une fenêtre. Plus d'issue. « Mademoiselle Acciari, vous êtes accusée de sorcellerie, le roi décidera de votre sort. Veuillez-nous suivre maintenant. » Tandis que les soldats avançaient peu à peu vers elle, elle fut dans l'obligation de faire un choix. Mourir sur un bûché ou s'enfuir. Deuxième option. Prenant son courage à deux mains, la noble sauta par-dessus la fenêtre et amortit sa chute grâce à la magie. « ARRETEZ-LA ! » Courant comme elle le peut, elle s'enfuit dans la forêt pour rejoindre le seul abri qu'il lui restait, chez Néciphore.

Cela faisait des années qu'elle vivait avec Néciphore, loin du château, en cavale. L'ex noble avait réussi à convaincre la sorcière de faire de la pratique, suite à ça, Aélith maîtrisait les bases, comme les petits tours ou allant même à des sorts plus complexes. Mais les entraînements étaient épuisant, donc Néci' ayant peur pour elle, évitait qu'elle en face trop. Ce que la femme ne savait pas, c'était que la jeune sorcière s'entraînait le soir au maniement de l'épée et au corps à corps. Elle avait lu quelque part, que nombreux magiciens tombaient car ils n'avaient jamais le temps de finir leur formule ou autre, et qu'ils privilégiaient souvent l'esprit au corps. Du coup, elle avait décidé de travailler tout cette carcasse. C'est d'ailleurs pendant l'une de ses journées où Néciphore et elle partaient pour plusieurs jours à la recherche de nouvelles plantes assez rares, qu'elle fit la rencontre de son grand amour. Oui je sais, c'est un peu guimauve, mais vous savez la magie la plus puissante au monde est l'amour, on ne rigole pas avec. Enfin, elle et la vielle sorcière s'était séparée tandis qu'elles étaient dans le royaume voisin -encore un allié de Camelot-. Ici, elle pouvait se promener dans la forêt avec plus d'aise, même si des soldats risquaient de la croiser, il ne la reconnaîtrait sûrement pas du premier coup. La rencontre fut suite à une maladresse de la jeune fille, qui se retrouva par la suite inconsciente étendue sur la route juste au moment où James, surnommé « Charming » par des plusieurs filles des comtés voisines, revenait de sa chasse annuelle tradition à chaque anniversaire de celui-ci. En pur prince se souciant du sort de ses sujets, il prit héroïquement la jeune fille sous son aile, et prit l'initiative de l'emmener dans son beau château. Sauf qu'à quelques mètres de sa destination, la brune se réveilla dévoilant ses beaux yeux au Prince de cette comté. Cela sans vous dire qu'il en tomba toute suite raide dingue amoureux.
Malheureusement son moment de charme fut coupé par un coup direct dans sa mâchoire. « Qui êtes-vous ?! », avait lancé la belle femme. James, tenant sa mâchoire d'une main et tentant de calmer son cheval, se présenta. Néanmoins la réaction de Aélith lorsqu'il lui dévoila son identité, ne fut pas la même que les autres filles. Non, la sorcière aborda une mine horrifiée, pensant qu'il était à sa recherche. Elle prit les jambes à son cou, non sans regarder derrière elle, il avait beau être un prince susceptible de la conduire à la mort, il était fichtrement... attirant ? Spécial ? Celui-ci d'ailleurs cria à la jeune fille quel était son nom. « Aélith. »],avait-elle crié à son tour, ne sachant même pas pourquoi avant de disparaître dans la forêt. La regardant s'éloigner il se murmura à lui-même. « Aélith, I will find you... » Un « aie » suivit cette phrase, c'est qu'elle avait une sacrée poigne. De son côté Aélith essoufflée, reprit son chemin plus calmement en ne pouvant s'empêcher de sourire.

Un an après, les deux jeunes gens âgés tous les deux de vingt-quatre ans, se retrouvèrent de nouveau. Ou du moins, James retrouva Aélith. Bon ok, pur hasard, mais s'était lui qui avait essayé de la trouver. Les retrouvailles se sont faites dans à peu près les mêmes conditions, en enlevant l'épisode de la chute ainsi que la mâchoire à moitié cassée. Et Aélith venait tout juste de perdre Néciphore, la sorcière avait littéralement disparu de la surface de la terre. Donc elle s'était retrouvée de nouveau dans cette forêt, ce même jour. A la fin, elle finit par rejoindre le beau prince dans son palais et de vivre avec lui telle une princesse. En gros, tout était parfait. Mais les contes de fées n'existent pas, Aélith ne pouvait cacher sa vraie nature pendant très longtemps, surtout à son futur beau-père mécontent que son fils futur roi sorte avec une femme sortie de nulle part. Les mois passèrent lorsque James fit sa demande à Aélith, sans hésitation elle accepta. Le jour du mariage vu somptueux, décor magnifique, temps magnifique. Tandis que s'était le moment où les époux acceptent de vivre avec leur partenaire tout le long de leur vie par un simple « oui ». Que le roi décida d'intervenir criant d'arrêter immédiatement le mariage. James tenant sa future femme à l'écart, le questionna. « Père, mais faites-vous ? » L'homme se contenta de rire. Un rire de victoire ? « Mon pauvre naïf, cette femme est recherchée. » Aélith baissa la tête. « Et devine pourquoi ? Sorcellerie. » Tandis que des chuchotements résonnèrent dans toute la salle, il cria. « OUI ! PARFAITEMENT, CETTE FILLE EST UNE SORCIERE ! Gardes attrapez-là ! » Hu. Drôle de sensation de déjà vu. Fallait-elle qu'elle s'enfuit de nouveau ? Apparemment oui. Relevant le bas de sa robe, elle s'arrêta devant James, l'embrassant une dernière fois, puis enleva l'épée de son fourreau pour contrer les gardes.